La Note Blanche revient sur les ondes suite aux trois épisodes dédiés à la musique funk, et le grand objectif de cette émission est de fêter les 100 ans du jazz ...
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Revenons à nos moutons car 100 ans de jazz ce n'est pas rien !
Pour remonter aux origines du "jazz", le 26 février 1917, l'Original Dixieland Jazz Band gravait dans la cire le premier témoignage sonore de l'improvisation collective néo-orléanaise faisant entrer le mot « jazz » dans les catalogues. Mais pour autant, le jazz n'a pas surgi ce jour-là tel le génie d'une bouteille ! Il fut l'objet d'une lente gestation, d'une évolution que nous décrivons au fil de nos émissions, avant que cet art survivre à son exécution par le miracle technique de l’enregistrement. En effet, l'Histoire du jazz pouvait enfin commencer à s'écrire. Pour célébrer ce centenaire de la musique, j'ai sélectionné quelques morceaux enregistrés qui racontent l'évolution fulgurante de cette musique comparable à celle parcourue en un millénaire par la musique savante européenne mais à la grande différence, selon une généalogie à sang mêlé autrement plus déroutante … Pour célébrer les innombrables et incessantes évolutions et révolutions, transformations, et mutations de cette musique que l'on nomme amoureusement le jazz depuis un siècle, je vais tenter une sélection qui respecte la traditionnelle remise en question du jazz, un genre qui était doté de musiciens qui révolutionnèrent les habitudes musicales et changèrent littéralement le regard du public. Pour résumé, le but étant, à l'occasion de ces cent glorieuses années, de revisiter sa discothèque dans l'ordre chronologique quitte à y redécouvrir des perles musicales notamment celle des vocalistes qui par leur art de l'improvisation ont conduit la marche de tous les jazz !
Playlist :
Mixe 1 : « Dixies jass band one step » du Original Dixieland « Jass » Band (2'36)
Mixe 2 : 1)« DippermouthBlues » de King Oliver ; 2)« Copenhagen »Fletcher Henderson, 3)« King Porter Stomp » de Jerry RollMorton ; 4)« West End Blues » Louis Amonstrong ;5)« The Mooche » Duke Ellington
Mixe 3 : 1)« Shag »SidneyBechet ; 2)« One O'ClockJump » Count BasieOrchestra ; 3)« Sweet Lorraine » Nat King Cole ;4)« Body and soul » Coleman Hawkins
Mixe4 : 1)« Nuages »DjangoReindhardt ;2)« Humph »TheleniousMonk ;3)« Parker's Mood » Charlie Parker
Mixe 5 : 1)«Joy Spring » Clifford Brown ; 2)« But not for me » Chet Baker
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Prenons notre machine à remonter le temps et revenons en 1917 avec le titre Dixies jass band one step du Original Dixieland « Jass » Band ! Ce titre a su marquer les esprits car pour la première fois le mot « jazz » apparaît sur un disque et pour la première fois, les auditeurs pouvaient entendre et réécouter chez eux l'improvisation collective néo-orléanaise ainsi que son contrepoint à trois voix ! Retour en 1917 pour les 100 ans du jazz dans la Note blanche...
Dans les années 20 avec Dippermouth Blues de King Oliver est un témoignage de considération à l'égard de son co-auteur Louis Amonstrong surnommé "Dippermouth" à cause de ses lèvres bombées... Ce titre est certainement la pièce enregistrée la plus représentative du Creole Jazz Band d'Oliver. En effet, la véritable star est ici le groupe qui porte à son sommet l'art néo-orléanais de l'improvisation collective. Vous retrouverez d'ailleurs ce morceau dans l'album « The Complete 1923 Jazz Band Recordings » sur le label d'origine Gennett. Concernant Fletcher Henderson, en octobre 1924 dont l'orchestre new-yorkais relève encore de la variété instrumentale syncopée, Fletcher Henderson recrute Louis Amonstrong qu'il avait déjà repéré à la Nouvelle-Orléans. Par conséquent, leur conception du rythme et de l'improvisation va faire référence jusqu'à donner les clés du Big Band moderne à l'arrangeur de l'orchestre Don Redman. (Copenhagen extrait de l'album « The Quintessence » sorti en 1924 sur le label d'origine Frémeaux & Associés).
King Porter Stomp de Jelly Roll Morton apporte une nouvelle contribution au jazz ! Sur le chemin conduisant du ragtime aux styles plus modernes de piano, ce morceau marque une étape importante. Composé par Jerry Roll Morton à l'âge de 15 ans en 1905, ce titre est dédié à son ami le pianiste Porter King Morton. Le thème compte parmi les standards traditionnels les plus joués !
En 1928, Duke Ellington, l'archétype du jazz jungle, ce chef-d’œuvre incontesté qui nous trotte inlassablement dans la tête, recrée les couleurs de l'univers africain à travers des sonorités orchestrales magiques jamais entendues auparavant. Le titre The Mooche était alors célèbre dans les années 20 notamment au Cotton club, le club d'Harlem qui était un repère célèbre pour les gangsters, les danseurs, et autres nightclubbers à la peau blanche... Ce morceau révolutionna le genre en s'inspirant ou en rappelant les racines essentielles du jazz, c'est-à-dire l'Afrique ! Vous pourrez réécouter ce titre dans l'album « Mood Indigo » sorti en 1928 sur le label Columbia ! C'est reparti pour une balade en musique dans les années 20 dans la Note blanche ...
Puisque nous avons 100 ans de jazz à retracer et que nous en sommes aux années 20, je vous propose donc de faire un retour sur les artistes qui selon moi sont les plus talentueux et surtout les plus révolutionnaires. La Note blanche se consacre déjà à l'histoire du jazz, alors pourquoi pas écouter les plus grands noms afin de célébrer comme il se doit un siècle de musique jazz... Après les années 20 nous arrivons à une période phare du jazz car les années 30 font connaître des grands noms comme Art Tatum, Lester Young, Sidney Bechet, Count Basie, Benny Goodman, Nat King Cole et j'en passe! Nous baptiserons donc les années 30 avec pour commencer avec Sidney Bechet, surnomé le « chauffeur de pied » et qui revenait tout droit de Nouvelle-Orléans ! Nous écouterons son titre Shag sorti en 1932 sur la label Blue-Bird. Puis nous enchaînerons avec One O'ClockJump qui fut le premier grand succès du Count Basie Orchestra et le thème avec lequel il clôtura la plupart de ses concerts jusqu'à la fin de sa carrière. Ensuite vous écouterez la voix délicieuse de Nat King Cole avec le titre Sweet Lorraine sorti en 1939 sur le label Standard et interprété par le chanteur. Ce morceau illustre la perméabilité de l'art d'improviser et celui de chanter des histoires, c'est-à-dire tout l'art du vocaliste ! Enfin, nous terminerons ce voyage dans les années 30 avec Coleman Hawkins et son grand classique Body and soul ! En effet, l'artiste enregistre Body and soul en soliste avec sa délicate intro de piano, trois légers rebonds de l'anche sur la première note du thème et le voilà parti voguant sur la grille ! 70 ans plus tard ce solo est encore étudié dans les écoles pour ses qualités narratives et en tant que précurseur de Be-bop...
Dans les années 40, deux grands virtuoses du jazz ont su imposer leur style et laisser une empreinte indélébile dans l'histoire de la musique jazz, il s'agit bien sûr de Thelonious Monk et de Charlie Parker surnommé le "Bird"...
Pas besoin de La La Land pour écouter du jazzzz dans la Note blanche ... Ceci dit, j'ai bien aimé le film et grâce à ce dernier, le jazz revient dans les salles !
Plein les oreilles et plein les yeux !
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N'oubliez pas la semaine prochaine dans la Note blanche, je vous donne rendez-vous dimanche prochain de 18h à 19h pour la suite des 100 ans du jazz sur C-Lab ! Un chapitre qu'il ne faudra surtout pas loupé car nous rentrerons dans le vif du sujet, à savoir pourquoi le jazz reste immortel et surtout grâce à qui ?
🎵 A la semaine prochaine dans la Note blanche 🎵
Animée et réalisée par Blas Priscille (La Note blanche)