27 sept. 2019

"Rising Sun" dans la Note blanche

La Note Blanche revient sur les ondes de Radio balises pour vous offrir comme d'habitude une heure de pur son encore bien cosmique ...



Retrouvez et écoutez le podcast de l'émission en cliquant sur les liens ci-dessous : 



Pour cette émission, je vous propose de nous envoler avec un classique de la soul musique : Mister Curtis Mayfield ! Chanteur, auteur et compositeur de soul, Curtis Mayfield est notamment connu pour la bande originale du film Blaxploitation « Superfly ». Après avoir fait partie du groupe The Impressions, le chanteur se lance dans une carrière solo. Il devient probablement le premier de la nouvelle vague de chanteurs afro-américains à introduire des commentaires à caractère social dans ses chansons. Cette musique engagée devient très populaire pendant une période particulièrement difficile socialement dans les années 60/70. Mayfield fut un des pionniers de la fierté noire aux côtés de James Brown ou de Sly Stone. Il atteint l’apogée de sa carrière en 1972 avec l’album « Superfly » qui est en fait la bande originale du film portant le même nom. Par conséquent, les paroles de cet album sont très engagées et évoquent la politique du gouvernement envers la communauté noire dont l’état des ghettos. Ce genre de paroles n’étaient jamais encore entendues jusqu’alors dans un film de la blaxploitation. Les BO comme celle de Shaft pour Isaac Hayes, avaient plutôt pour habitude de glorifier les héros dans leurs excès. Avec l’album « What’s going on » de Marvin Gaye et celui d' "Innervisions " de Stevie Wonder, « Superfly » devient l’étendard d’une nouvelle conscience sociale et celui d’un nouveau style funky. 

Mayfield est très productif durant les années 70/80 et est suivi par un public fidèle. Cependant il s’arrête brusquement en 1990 lorsqu’un projecteur lui tombe dessus à un concert ce qui le rend paralysé à vie ! A cause de cet accident, il ne pourra joué de guitare mais il continuera à écrire et chanter. Suite à cela, sa tragédie ne fait qu’empirer car il se fait amputer d’une jambe pour cause de diabète ! Il décède le 26 décembre 1999 en Georgie. Et c’est sur cette note grave et triste que je vais dès à présent vous passer quelques extraits de ses plus grands hits !

Branchez vos casques pour un hommage à la voix sensuelle de Curtis Mayfield dans la Note Blanche ...


Suite à la voix suave de Curtis Mayfield, nous irons faire un petit détour à la Nouvelle-Orléans. La Nouvelle-Orléans qui est, je le rappelle, le berceau de la musique afro-américaine ! Cette ville est mythique grâce à son histoire, ses traditions et sa musique bien évidemment ! C'est avec des chants mysticos-vaudous du producteur et musicien King Britt que nous décollerons au fin fond des bayous ! Par conséquent,  nous enchaînerons par les titres « New World in my view » et « Precious lord lead on me» extraits de l'album « Sister Gertrude Morgan » sorti en 2005 sur le label Ropeadope Records ! Enfin, nous poursuivrons notre quête mystico-spirituelle avec un gospel intitulé « Sign of the Judgement », interprété par le groupe McIntosh County Shouters et sorti en 1994 sur le label Folkways !

La Note blanche vous souhaite un bon voyage à la Nouvelle-Orléans en musique ...


Puisque nous serons déjà à la Nouvelle-Orléans,  nous écouterons un classique du genre avec la fameuse ballade : « The House of the Rising Sun”!Pour la petite histoire, "The House of the Rising Sun" est une chanson traditionnelle de folk américaine. Elle est aussi connue sous le nom de "Rising Sun Blues". De nombreuses versions de la chanson existent, car elle a été reprise maintes fois notamment par le groupe folk rock The Animals. La chanson raconte l'histoire d'une vie qui a mal tourné à la Nouvelle-Orléans. La dite « maison » (house) pourrait désigner une maison close, un établissement de jeu, voire une prison. Cependant l'existence ou non de l'établissement a donné lieu à de nombreuses spéculations. La signification varie selon l'interprète. Effectivement, le point de vue peut être celui d'une prostituée ou d'un jeune homme corrompu par le jeu et l'alcool, selon que l'interprète soit un homme ou une femme. De nombreuses versions invitent également un frère un parent ou des enfants à éviter ces mauvais coups du sort. Pour raconter cette histoire en musique, j'ai choisi l'interprétation de la diva Nina Simone ! Nous tendrons l'oreille une nouvelle fois vers une vieille légende populaire de cette ville mythique :  “The House of the Rising Sun” chantée par Nina Simone et extrait de l'album éponyme “ The House of the Rising Sun” sorti en 1990 sur le label That's Jazz !

La Note blanche vous souhaite une bonne ballade en musique dans les rues de la Nouvelle-Orléans auprès de la grande et magnifique Nina Simone ...

 

La Note blanche achèvera son émission sur cette  balade légendaire! Mais attention, comme d'habitude, la Note blanche revient mercredi prochain à 11h pour la rediffusion de cette émission et tous les samedis à 17h pour de nouvelles surprises musicales ! Si vous en voulez encore, sachez que vous pouvez vous rendre sur la page officielle de l'émission afin de podcaster, télécharger et tout savoir sur les titres diffusés en tapant https://radiobalises.com/ !


Playlist : 


  • Générique : « Musiqawi-silt » The Daktaris
  • Mixe 1 : Curtis Mayfield  1)«(Don't worry) If There's a tell below we're all gonna go »2)« Give me your love »,3)« Pusherman » 4)« No thing on me (cocaïne song) »5)« Superfly »6) « Move on up » (30'41)
  • Mixe 2 : King Britt 1)« New World in my view » 2)« Precious lord lead on me » 3)McIntosh County Shouters« Sign of the Judgement » (11'01)
  • Mixe 3 : Nina Simone  « The House of the Rising Sun” (07'05)
  • Générique : « Musiqawi-silt » The Daktaris


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Emission rédigée et réalisée par la Note blanche

26 sept. 2019

Lettre d'Anaïs Nin à Henry Miller :

Anaïs Nin (1903-1977) et Henry Miller (1891-1980) étaient des écrivains transgressifs et passionnés qui se sont tous les deux nourris du travail de l’autre. Ils vécurent une relation sulfureuse à la suite de la liaison qu’avaient entretenue Anaïs avec la femme d’Henry, June. Elle lui écrit cette lettre au moment où leur relation commence à changer de nature, alors qu’ils sont encore à l’aube de la passion ardente qu’ils s’apprêtent à vivre.

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"J'ai des bouffés d'amour qui 
m'étouffent la nuit"

9 mars 1932

[Henry]

Je n’avais pas l’intention de vous brûler hier — j’étais couchée, comme dans un rêve, et tellement liquéfiée que j’étais incapable de vous entendre vous lever, je voulais m’accrocher à ce moment. Quand j’y pense maintenant, cela me fait mal de vous avoir brûlé — dites-moi que vous me pardonnez —, c’était inconscient.

Je n’arrive pas à vous écrire, Henry, bien que je sois restée éveillée toute la nuit pour vous parler, pour te parler, de l’homme que j’ai découvert hier… l’homme que j’avais « pressenti » dès le premier instant — toutes les montagnes de mots, de citations, de phrases se sont écroulées, je ne vois plus que la splendeur, la splendeur aveuglante de votre chambre, et ce moment irréel — comment un moment peut-il être à la fois si irréel et si chaud — si chaud.

Vous voulez savoir tant de choses. Je me souviens de votre réflexion : « Seules les putains m’apprécient. » J’avais envie de répondre : avec les putains, c’est une histoire de sang, il y a trop d’esprit entre nous, trop de littérature, trop d’illusion — mais alors, vous avez nié qu’il fût seulement question d’esprit…

Mon visage vous fait croire que je place mon attente si haut, si haut… mais vous savez maintenant que mon esprit n’est pas le seul à vous comprendre.

Vous comprendre, de façon chaotique. J’aime en vous cette douceur étrange, traîtresse, qui se transforme toujours en haine. Comment vous ai-je choisi ? Je vous ai vu, de ce regard intensément sélectif — j’ai vu une bouche qui était à la fois intelligente, animale et douce… curieux mélange ; un homme humain, avec une conscience sensuelle des choses — j’aime la conscience —, un homme, je vous l’ai dit, que la vie enivrait. Votre rire n’était pas un rire capable de blesser, il était riche et moelleux. J’avais chaud, j’étais étourdie, et je chantais intérieurement. Vous disiez toujours les choses les plus vraies et les plus profondes — lentement — et vous avez une façon bien à vous de parler, un peu comme un homme du Sud — hem, hem — en traînant sur les mots, toujours parti dans votre propre voyage intérieur — une voix qui m’a touchée.

Juste avant de vous rencontrer, comme je vous l’ai dit, j’avais voulu me suicider. Mais j’attendais de vous rencontrer, comme si cela pouvait résoudre quelque chose — et ça a marché. Quand je vous ai vu, je me suis dit : voici un homme que je pourrais aimer. Et, du coup, je n’avais plus peur de mes sentiments. Je n’ai jamais pu aller jusqu’au bout de mon désir de mort (cette idée de tuer à jamais le romantisme), quelque chose me retenait. Et je ne peux agir que de tout mon être.

J’ignore si c’était de l’amour — il y eut un long intermède (à cause de mon amour pour June). Henry — mon amour pour June est toujours là. Hier, je n’ai pas pu supporter la vue de sa photographie. Elle nous possède tous les deux — tout le reste n’est qu’une victoire temporaire.

Je croyais être amoureuse de votre esprit et de votre génie (je vous ai lu ce que je pensais de votre esprit et de vos écrits) — avec June, c’est le chaos. Je sentais que vous m’observiez. Je ne voulais pas de l’amour parce qu’il signifie le chaos, parce qu’il fait vaciller l’esprit comme des lanternes sous le vent. Je voulais me montrer très forte devant vous, je voulais être contre vous — vous aimez tellement être contre tout ! Moi j’aime être pour. Vous caricaturez. Il faut aller vite pour caricaturer. Moi je choisis, j’aime — j’ai des bouffées d’amour qui m’étouffent la nuit —, comme dans ce rêve que tu as essayé de rendre réel hier — oui, de clouer dans ton baiser dévorant.

Quand vous me sentirez distante, en retrait, Henry, ce sera June. Quel fut votre pouvoir, ce premier jour, pour réussir à m’arracher les pages que j’avais écrites sur elle dans mon Journal. Vous ignorez à quel point je me protège, je protège mes sentiments. C’est drôle comme vous réussissez à tirer de moi la vérité.

Henry, moi aussi, j’ai envie de m’asseoir et de vous écrire longuement, comme si cela allait me rapprocher de vous. Je ne vous ai jamais dit la joie que j’ai éprouvée à votre retour de Dijon ; quelle joie, si intense, je ressens chaque fois que je vous vois agir de manière spontanée, comme moi. Et quelle joie encore lorsque, en plein délire, vous dites soudain quelque chose de très profond, comme des illuminations de vie — une lanterne qui ne s’éteint jamais complètement ; j’aime cela aussi. Une vie sombre, et puis cette conscience — j’apprécie cela, vous me comprenez ? —, c’est comme une intensification de tous les plaisirs. J’aime le créateur en vous, également — celui qui enrichit la vie et lui donne une dimension incompréhensible pour les autres. J’aime votre sincérité et aussi votre insincérité (j’étais ravie lorsque vous vous êtes aperçu, au milieu d’une lettre que vous étiez en train de m’écrire, que celle-ci pouvait très bien constituer une préface).

« On se pénètre non par les sensations, mais par la pensée », je me le demande.

Je ne serai pas chez Natacha demain — écrivez-moi, ou appelez-moi à la maison le soir juste pour me dire ce que vous avez envie de dire ou de faire. Je répondrai seulement par « oui » ou par « non » s’il y a quelqu’un dans la pièce. J’ai bien peur de ne pouvoir vous voir demain, mercredi, et pourtant j’ai tellement de choses à vous dire sur cette — dernière — partie de votre livre, qui est extraordinaire.


A.

18 sept. 2019

"Cosmic Girl": Retour de la Note blanche sur les ondes de Radio Balises !

La Note Blanche fidèle au poste, fait son grand retour sur les ondes de Radio Balises pour cette rentrée 2019 ...



Retrouvez et écoutez l'émission en cliquant sur les liens ci-dessous :



La Note blanche va ouvrir d'autres chapitres musicaux et explorer à nouveau l'histoire de la musique afro-américaine pour votre plus grand plaisir! Revenons à nos moutons, revenons à notre chère émission puisque pour la rentrée je tenterai d'agiter vos popotins en musique! Je vous proposerai de tendre l'oreille vers un modèle plus contemporain  avec le groupe  Jamiroquaï! Petit rappel, Jamiroquaï,  est un groupe de musique anglais, mené par le chanteur Jay Kay. C’est à Londres, au début des années 1990, qu’il se fait une place dans le mouvement acid jazz en plein essor. Jamiroquai impose très vite son style parmi les groupes de l’époque . Actuellement le groupe a acquis une renommée mondiale, tout en ayant su faire évoluer sa musique. Son dernier album en date est Automaton, sorti en 2017. 
Au cours de sa carrière, Jamiroquai a incorporé des éléments de funk, de pop, de soul, de disco, d'acid jazz, de musique électronique ou encore de rock dans sa musique. Le style musical du groupe évoluant au fil des albums, il est difficile de lui affilier un genre particulier même les bases de la funk traditionnelle sont bien enracinées dans sa musique ...

Faites vos premiers pas funkys dans la Note blanche sur Radio balises 99.8 ...


Après l'échauffement, nous passerons à l'acid jazz avec des incontournables du genre comme par exemple Donald Byrd,et avec évidemment de nombreuses surprises musicales à l'horizon ! Le trompettiste Donald Byrd faisait parti du mouvement de « l'acid jazz ». « Acid jazz » est le nom donné à un style musical né dans les boîtes de nuit londoniennes et qui combine jazz, soul, funk et même le hip-hop ! Il partage avec le rap une certaine tendance au sample, c'est-à-dire à la citation de fragments de musicaux. Par exemple, un musicien d'acid jazz peut écrire un morceau à partir d'une ligne de basse provenant d'un disque des années 70 et ainsi la traiter électroniquement jusqu'à la rendre méconnaissable, puis y rajouter des couches instrumentales. L'acid jazz tire son inspiration du jazz-funk des années 60/70. Pour certains, ce n'est pas du jazz à proprement parler car l'improvisation, le swing et les solos individuels y jouent des rôles très secondaires. Parmi les musiciens à en avoir joué nous pouvons citer le guitariste Grant Green, l'organiste Charles Earland, les saxophonistes Houston Person et Lou Donaldson, le vibraphoniste Roy Ayers et enfin, le trompettiste Donald Byrd ! Donald Byrd est un trompettiste né à Détroit dans le Michigan. Il a joué avec Lionel Hampton avant de quitter l'école. Alors qu'il est encore à l'école de Manhattan, il remplace Clifford Brown auprès de Art Blakey puis joue avec de très nombreux jazzmen dont John Coltrane, Sonny Rollins, Herbie Hancok et Thelenious Monk ! Dans les années 70, Donald Byrd s'éloigne du mouvement hard-bop et se tourne vers le jazz-fusion, le jazz-funk, le soul-jazz et le rhythm and blues. Il produit alors les albums Places & Spaces, Steppin' Into Tomorrow et Street Lady.

Je vous souhaite un bon voyage cosmique vers la planète acid jazz de Donald Byrd dans la Note Blanche ...


Nous poursuivrons sur notre lancée soul mais cette fois-ci en compagnie du musicien Isaac Hayes ! Pour les présentations, Isaac Hayes est originaire du Tennessee et était chanteur, producteur et compositeur de soul ainsi qu'un acteur américain ! Après avoir joué quelques sessions aux côtés d'Otis Redding, Isaac s'associe avec David Porter et le duo donna le jour aux succès de Sam and Dave notamment avec les titres «Hold On I'm Comin ou Soul man » En 1967, Isaac Hayes relance sa carrière avec l'album « Presenting Isaac Hayes, Hot buttered soul ». Suite à cela, il sort les albums « The Isaac Hayes Movement et To Be Continued » en 1970 puis « Black Moses » en 1971. Le film de la blaxploitation « Shaft » sortit aussi pendant ces années là. Le titre phare devint un énorme hit à la fois dans les charts pop et R&B puisqu'il atteint la première place. D'autres BO suivirent dans le genre pour le film « Tough Guys » en 1973 et « Truck Turner », en 1974, dans lequel il assure d'ailleurs le rôle principal. Après tout ça, Isaac quitta le label Stax records en 1975 suite à des litiges sur les royalties et il monta son propre label intitulé Hot Buttered soul mais manque de bol, il fit faillite l'année suivante. En 1977, le double album « A man and woman » enregistré avec Dionne Warwick manisfesta un redémarrage de sa carrière. Il produit également la même année l'album « Here's My Love » pour l'artiste Linda Clifford. Musicalement, le musicien fait une pause de 5 ans avant de réapparaître sur le devant de la scène avec Ike's Rap, un single qui a une nouvelle fois fait le top 10 ! Mais deux plus tard, il remet la musique de côté pour se concentrer sur sa carrière d'acteur. On le voit notamment dans le film « New York 1997 » de John Carpenter où il tient le rôle du Duc de New-York et pour l'anecdote, sachez qu'en 1997 il accepte de doubler la voix du Chef dans ma charmante série préférée South Park ! Bref ! Après une très longue carrière dans la musique et le cinéma, Isaac Hayes meurt le 10 aout 2008 à 65 ans suite à des problèmes cardiaques.

Place à la musique d'Isaac Hayes en écoutant  le somptueux et sublime morceau « Walk on by » qui séduira les romantiques. Ensuite nous entendrons le fameux thème extrait du film « Shaft », puis les titres «Truck turner » et « Breakthougt » et en bonus, vous aurez le privilège d'écouter « Walk on by » samplé par le Wu-tang avec leur morceau inoubliable « Ican't go to sleep ». Tous ces extraits proviennent des albums : « Truck Turner » sorti en 1973 chez le label Stax et du fameux best-of réunissant tous les bijoux d'Isaac Hayes sorti en 2007 également chez le label Stax !

A vos postes chers auditeurs pour une session soul romantico-sensuel grâce à Isaac Hayes dans la Note Blanche ...


Je me vois dans l'obligation de vous quitter mes chers auditeurs car l'émission a fait sonner ses dernières notes ! Cependant la Note blanche, toujours fidèle au poste, revient mercredi prochain à 11h pour la rediffusion de cette émission et tous les samedis à 17h pour de nouvelles aventures en musique! Si vous encore soif des rythmes divers et variés de la Note Blanche, sachez que vous pouvez aussi vous rendre sur la page officielle de l'émission afin de podcaster, télécharger et de tout savoir sur les titres diffusés en tapant https://radiobalises.com/


Playlist :


  • Générique : « Musiqawi-silt » The Daktaris
  • Mixe 1 : Jamiroquaï 1) « Cosmic Girl » 2)« Runaway » 3) Johnny Hammond « Los Conquistadores Chocolatès » (13'01)
  • Mixe 2 : Donald Byrd : « Stepping into tomorrow », « Night Whistler », « Places & Spaces » (27'47)
  • Mixe 3 :  Isaac Hayes + The W-Tang : 1)« Walk on by », 2)« Shaft »,3) «Truck turner »,4)« Breakthougt »5) « I Can't Go to Sleep » (14'59)

Retrouvez et écoutez l'émission en cliquant sur les liens ci-dessous :




Emission rédigée et réalisée par La Note blanche

1 sept. 2019

"La Vie devant soi', Romain Gary (1975)

"Le bonheur, c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. On est pas du même bord, lui et moi, et j'ai rien à en foutre.J'ai encore jamais fait de politique parce que ça profite toujours à quelqu'un, mais le bonheur, il devrait y avoir des lois pour l'empêcher de faire le salaud".

Diatribe de Momo sur le bonheur artificiel : 


"Ça m'a remué et j'ai été pris de violence, quelque chose de terrible. Ça venait de l'intérieur et c'est là que c'est le plus mauvais. Quand ça vient de l'extérieur à coups de pied au cul, on peut foutre le camp. Mais de l'intérieur, c'est pas possible. Quand ça me saisit, je veux sortir et ne plus revenir du tout et nulle part. C'est comme si j'avais un habitant en moi. Je suis pris de hurlements, je me jette par terre, je me cogne la tête pour sortir, mais c'est pas possible, ça n'a pas de jambes, on n'a jamais de jambes à l'intérieur. »

Résultat de recherche d'images pour "la vie devant soi romain gary"« Moi, l'héroïne, je crache dessus. Les mômes qui se piquent deviennent tous habitués au bonheur et ça ne pardonne pas, vu que le bonheur est connu pour ses états de manque. Pour se piquer, il faut vraiment chercher à être heureux et il n'y a que les rois des cons qui ont des idées pareilles. Moi je me suis jamais sucré, j'ai fumé la Marie des fois avec des copains pour être poli et pourtant, à dix ans, c'est l'âge où les grands vous apprennent des tas de choses. Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. Le bonheur, c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. On est pas du même bord, lui et moi, et j'ai rien à en foutre. J'ai encore jamais fait de politique parce que ça profite toujours à quelqu'un, mais le bonheur, il devrait y avoir des lois pour l'empêcher de faire le salaud. Je dis seulement comme je le pense et j'ai peut-être tort, mais c'est pas moi qui irais me piquer pour être heureux. Merde. Je ne vais pas vous parler de bonheur parce que je ne veux pas faire une crise de violence, mais Monsieur Hamil dit que j'ai des dispositions pour l'inexprimable. Il dit que l'inexprimable, c'est là qu'il faut chercher et que c'est là que ça se trouve.

La meilleure façon de se procurer de la merde et c'est ce que le Mahoute faisait, c'est de dire qu'on ne s'est jamais piqué et alors les mecs vous font tout de suite une piquouse gratis, parce que personne ne veut se sentir seul dans le malheur. Le nombre de mecs qui ont voulu me faire ma première piquouse, c'est pas croyable, mais je ne suis pas là pour aider les autres à vivre, j'ai déjà assez avec Madame Rosa. Le bonheur, je vais pas me lancer là-dedans avant d'avoir tout essayé pour m'en sortir. »

« Je me suis couché par terre, j'ai fermé les yeux et j'ai fait des exercices pour mourir, mais le ciment était froid et j'avais peur d'attraper une maladie. »

« Le soleil avait l'air d'un clown jaune assis sur le toit. »

« Ils avaient peur, tous les deux, car ce n'est pas vrai que la nature fait bien les choses. La nature, elle fait n'importe quoi à n'importe qui et elle ne sait même pas ce qu'elle fait, quelquefois ce sont des fleurs et des oiseaux et quelquefois, c'est une vieille Juive au sixième étage qui ne peut plus descendre. »

« Je ne sais pas si je me fais bien comprendre mais ça n'a pas d'importance parce que si on comprenait, ce serait sûrement quelque chose d'encore plus dégueulasse. »

« [...] et quand j'écrirai les misérables je vais dire tout ce que je veux sans tuer personne parce que c'est la même chose [...]