23 juin 2019

"Jazz/Rock psychédélique" (Partie 1)

La Note blanche revient sur les ondes pour libérer vos âmes et vos consciences et vivre des expériences ultra-sensorielles grâce à une émission ultra-délirante et entièrement et spécialement dédiée à la musique psychédélique ...





Pour écouter le podcast de l'émission, cliquez sur les liens ci-dessous:



Histoire de vous mettre en condition, je vous décrirai brièvement les origines du psychédélisme. Le psychédélisme est apparu au milieu des années 60. Le rock psychédélique est un genre inspiré par l'usage de drogues hallucinogènes et notamment du LSD ( aussi appeler « acid rock »). Cette explosion multicolore et multi-sonore transcende l'esthétisme musical et libère les consciences. Né à San Francisco, le mouvement américain est caractérisé par une politique libertaire, qui dénonce la guerre du Vietnam et milite en faveur de l'émancipation des mœurs. Par ailleurs, le psychédélisme anglais, dont le cœur est le quartier Carnaby Street à Londres, se révèle plus pop et surtout plus empreint d'un onirisme inspiré des contes de Lewis Carroll comme Alice aux pays des merveilles par exemple ou de l'imaginaire métaphorique de William Blake, d'Aldous Huxley avec Les Portes de la perception . Au niveau musical, ce genre est particularisé par une construction rythmique hypnotique, souvent humoristique,des mélodies répétitives et pénétrantes, des solos instrumentaux longs et tortueux, modelés d'effets sonores tels que la wah-wah et la distorsion, le tout dans des morceaux généralement assez longs. 

L'origine du mot « psyché » provient et prend un véritable sens grâce à une correspondance entre le psychiatre H. Osmond et l'écrivain A . Huxley. Du grec "psyché"," âme" et "delein"," visible", les deux hommes ont parlé d'un état qui rendrait « l'âme visible, manifeste ». De plus, Timothy Leary, écrivain, scientifique et psychologue, prônait l'utilisation scientifique des psychédéliques. Son célèbre slogan « Come together, join party » sera repris par les Beatles dans leur célèbre titre « Come together ». En effet, son influence dans le monde du psychédélisme sera majeure puisque ce dernier a inspiré de nombreux talents comme John Lennon, Jimi Hendrix "Are you experienced", l'écrivain Aldous Huxley, etc. Enfin, cet homme revendiquait l'expérience sensorielle, mystique et spirituelle, notamment par le biais du LSD, du voyage astral, de la méditation, etc. Ses méthodes controversées ont largement nourris le mouvement psyché et correspondent à l'état d'esprit recherché par les artistes.

Pour résumé, le psychédélisme cherche à provoquer un état physique et spirituel. Il illustre l'état d'esprit des années 60 avec la libération des droits, de la morale, les différents événements politiques à travers le monde, la guerre du Vietnam, etc! Enfin l'art pictural qui s'exprime surtout grâce aux affiches. Inspiré de l'Art nouveau, le psychédélisme décrit un état de rêve éveillé obtenu grâce à des expériences hallucinogènes ce qui explique que les images psychédéliques renvoient aux hallucinations, à un paradis terrestre dans un monde de rêve. Ce mouvement mondial débouche sur une nouvelle philosophie de la vie : avec la recherche de la liberté, de spiritualité ou de l'amour... ! Mais entraîne aussi à la consommation de drogues comme moyen de libération..L'Art Psychédélique est agressif à première vue. Nous y trouvons des couleurs très vives, très contrastées, multicolores, discordantes et acidulées. Il est contemporain du Pop Art.

Nous commencerons  en musique avec les ancêtres du genre : le groupe Caravan ! La Note blanche vous proposera une première session qui sera d'abord consacrée aux groupes qui ont composé la première école du psychédélisme anglais : le Canterbury ! Vous retrouverez dans les morceaux toutes les légendes du rock psychédélique, dont entre autre Robert Wyatt, Kevin Ayers, Brian Hopper, Hugh Hopper et Richard Sinclair.

C'est parti pour la musique, grâce au titre « Where but Caravan Would I » du groupe Caravan sorti en 1968 sur le label DECCA et « Garden of Earthly Delights» d'Arzachel sorti en 1969 sur le label Evolution !

Commençons notre voyage ultra-sensoriel grâce à la musique psychédélique dans la Note blanche ...

Nous passerons à un autre groupe maître du genre, Gong ! Suite à leur album mythique Camembert électrique sorti en 1971, j'ai décidé de vous faire décoller ce soir avec les titres « Magick Mother Invocation » et « Master Builder » extrait de l'album « You » sorti en 74 sur le label Virgin ! « You » est en fait l'album final de la trilogie Radio Gnome consacrée à l'histoire mythologique des habitants d'une planète utopique ! Vous planerez donc sur une fusion jazz/rock originale, humoristique, mystique et cosmique grâce à Daevid Allen et Steve Hillage à la guitare, Tim Blake au clavier, Didier Malherbe au hautbois et Mike Howlett à la batterie!

Branchez vous sur radio gnome dans les abysses de la psyché sur Radio balises 99.8 ...


Nous continuerons notre traversée dans les années 70 avec National Health qui fut fondé en 1975 par les claviéristes d'Hatfield and the North et de Gilgamesh (Dave Stewart et Alan Gowen). Une nouvelle fois vous vous envolerez très très loin vers la planète du psychédélisme avec le titre « Dreams Wide Awake » sorti en 78 sur le label Charly Records ! 

Bon voyage mes auditeurs, avec National Health dans la Note blanche ...


J'espère que vous garderez les oreilles bien ouvertes car nous poursuivrons sur notre lancée cosmico-psyché grâce à deux groupes majeures de l'école Canterbury, il s'agit bien sûr de Soft Machine ! Suite au départ de Kevin Ayers, Soft Machine transcende son rock psychédélique par une sévère injection de jazz moderne et va de l'avant ! L'album Third sorti en 70 sur le label Barclay, résonne comme une révélation et procure le grand frisson de la découverte qui est celle d'une musique fusionnelle et insolite dont on sait qu'elle hantera à jamais les esprits qui l'ont entendue ! 

Nous allons tout de suite plonger dans l'univers de Soft Machine grâce au titre « Moon in june » chanté par Monsieur Robert Wyatt, encore ...

Nous profiterons de cette session spéciale psyché  pour diffuser un titre de  l'incontournable Frank Zappa ! La musique de Zappa est teintée d'expérimentation qui puise dans de multiples styles musicaux et s'avèrent difficile à classifier !  Sous le couvert de sons psychédéliques totalement surréalistes, humoristiques et délurés, Zappa impose ses propres couleurs au monde de la musique, ce qui le rend unique à tous les points de vue. C'est avec le titre « Muffin Man » sorti en 75 sur le label Discreet, que nous plongerons une nouvelle fois dans l'océan musical que nous offre le psychédélisme ! 

Réveillez-vous grâce à Zapppppa et Hendrixxxx sur Radio Balises (j'en tremble déjà) ...


Vous entendrez également « May this be love » du grand guitariste des années 70 Jimi Hendrix, dans la Note blanche ! « May be this love » qui est extrait de l'album « Are you experienced » de Jimi Hendrix sorti en 1967 sur le label Polydor et qui est évidemment un des grands classiques du psyché ! Et je vais maintenant vous réveiller avec de la psyché-funk ou, autrement dit, le P-funk avec Funkadelic ! Vous allez donc vibrer et danser sur le titre « Standing on the verge of getting » extrait de l'album éponyme « Standing on the verge of getting » sorti en 1974 sur le label WestboundRecords !

Nous continuerons cette aventure  en changeant d'époque la semaine prochaine pour un autre chapitre sur l'histoire du psychédélisme ! En attendant, comme d'habitude, nous nous retrouverons mercredi prochain à 11h pour la rediffusion de cette émission et tous les samedis à 17h !! Si vous en voulez encore encore encore et encore, rendez vous sur la page de la Note blanche en tapant https://radiobalises.com/. Vous y retrouverez toutes les émissions ainsi que toutes les informations sur les titres diffusés ! De plus, n'oubliez pas de vous rendre sur le blog officiel de la Note blanche en pianotant https://noteblanche.blogspot.com/ !

Je vous souhaite à tous et à toutes un très belle semaine en musique ...

Playlist : 


  • Générique : « Musiqawi-silt » The Daktaris
  • Mixe 1 : Caravan/Arzachel : 1) « Where but Caravan Would I ? » 2) « Garden of Earthly Delights » (11'41)
  • Mixe 2 : Gong : 1)« Magick Mother invocation » 2) « Master builder (8'10)
  • Musique 3 : National Health : « Dream wide awake » (8'47)
  • Musique 4 : Soft Machine : « Moon in june » (13'59)
  • Mixe 5 : Frank Zappa/JimiHendrix : 1)« Muffin Man » 2) « May this be love » (8'00)
  • Musique 6 : Funkadelic : « Standing on the verge of getting » (5'10)
  • Générique : « Musiqawi-silt » The Daktaris

Pour écouter le podcast de l'émission, cliquez sur les liens ci-dessous:




Emission rédigée et réalisée par La Note blanche 

17 juin 2019

L'Art Nouveau et Alfons Mucha (1860-1939)

Considéré comme le Maître de l'art nouveau Alfons Mucha d'origine slave, connu son plus grand succès à Paris. Il exécuta principalement des affiches publicitaires ou non représentant des femmes séduisantes aux chevelures flottantes et aux vêtements souples.

Affiches, tableaux, dessins, etc :



Affiches publicitaires : 


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A. Mucha et les femmes :


 


Biographie : 


Alfons Maria Mucha, né à Ivančice (qui faisait alors partie de l'Empire austro-hongrois) le 24 juillet 1860 et mort à Prague le 14 juillet 1939, est un peintre tchèque, fer-de-lance du style Art nouveau.

auto-portrait

Second enfant de Ondřej Mucha, huissier de justice, son aptitude au chant lui permet de poursuivre son éducation dans la capitale morave, Brno, mais son amour de jeunesse a toujours été le dessin. Il avait commencé à dessiner avant même de savoir marcher, sa mère lui attachant régulièrement un crayon au cou. Très peu de ses dessins de jeunesse ont été conservés. Parmi ceux-ci, se trouve Ukřižováni (La Crucifixion), qu'il dessina quand il avait environ huit ans. Après avoir réalisé quelques travaux décoratifs en Moravie (essentiellement des décors de théâtre), il émigre en 1879 à Vienne afin de travailler pour la plus grande entreprise de décors de théâtre de Vienne, tout en continuant sa formation artistique. Il revient en Moravie en 1881, après qu'un incendie a détruit cette entreprise, et réalise des décorations et des portraits en indépendant. Le comte Karl Khuen de Mikulov, l'ayant recruté pour décorer les murs du château Hrusovany Emmahof, est tellement impressionné qu'il finance les études de Mucha à Munich.

Mucha se rend ensuite à Paris en 1887 pour continuer ses études à l'Académie Julian et à l'Académie Colarossi, tout en produisant une revue et en réalisant des affiches publicitaires. Seul artiste disponible en décembre 1894, il réalise l'affiche publicitaire de Gismonda, la pièce jouée par Sarah Bernhardt au Théâtre de la Renaissance où il est engagé pour six ans. Son style délié lui vaut une certaine notoriété. Il réalise notamment Lorenzaccio, La Dame aux camélias (1896), Hamlet et Médée (1898).

En 1896, il participe à l'Exposition du Cirque de Reims et réalise l'affiche du Salon des Cent qui se tient à Paris.

Mucha est aussi connu pour avoir produit une série de peintures, posters et affiches publicitaires appartenant au style Art nouveau. Parmi les plus célèbres, on peut citer Lefèvre-Utile, Job, Perfecta, Ruinart, Moët et Chandon.

Il représentait souvent de belles jeunes femmes dans des robes néoclassiques aux drapés flottants, souvent couronnées de fleurs formant un halo au-dessus de leur tête. Son style a rapidement été imité, mais sans la touche de beauté et d'artistique que seul Mucha pouvait donner.

Mucha se rend ensuite aux États-Unis de 1906 à 1910 pour y recueillir des fonds et réaliser ce qu'il considérait comme son œuvre maîtresse, l'Épopée des Slaves. C'est Charles Crane, un riche industriel rencontré à Chicago qui lui permet de revenir en Bohême et de s'établir à Prague. Outre la réalisation de son Épopée, il décore le Théâtre national, la Maison municipale ainsi que d'autres monuments de la ville. Lorsque la Tchécoslovaquie obtient son indépendance après la Première Guerre mondiale, il conçoit les nouveaux timbres-poste (dont la première émission du Château de Prague), billets de banque et autres documents officiels pour la nouvelle nation.

Il meurt à Prague le 14 juillet 1939( le jour de son anniversaire ) à l'age de 79 ans, quelques jours après avoir été interrogé par la Gestapo. Son corps est jeté à la fosse commune, l'Église catholique lui ayant refusé une sépulture en terre chrétienne du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie. Une plaque commémorative lui est dédiée au cimetière des Grands Hommes de Prague.

À l'époque de sa mort, son style était déjà considéré comme dépassé, mais l'intérêt pour cet art magnifique est réapparu dans les années 1960 et continue périodiquement à inspirer et à influencer les illustrateurs contemporains. Son fils Jiří Mucha, un auteur qui a beaucoup écrit sur son père, a souvent attiré l'attention sur son travail.

Une loge maçonnique francophone, à Prague, porte son nom.


  • 1860 : Le 24 Juillet, Alphonse Maria Mucha naît à Ivancice, dans le sud de la Moravie. Son père Ondrej Mucha, huissier au tribunal.
  • 1871 : Mucha obtient une place dans une chorale de l'église Saint-Pierre de Brno, capitale de la Moravie.
  • 1875 : Il revient dans sa ville natale où son père lui trouve un emploi de greffier au tribunal.
  • 1878 : Mucha pose sa candidature pour entrer à l'Académie des beaux arts de Prague. Sa demande est rejetée avec la recommandation : « Choisissez une autre profession où vous serez plus utile. »
  • 1879 : Il part à Vienne pour travailler comme peintre de décors pour l'entreprise Kautsky-Brioschi-Burghardt.
  • 1881 : Il quitte Vienne lorsque le Ringtheater, le meilleur client de son employeur, brûle dans un incendie où 500 personnes trouvent la mort. Mucha, en sa qualité de plus jeune employé est congédié. Il se rend à Mikulov où il gagne sa vie comme peintre de Portraits. Il rencontre le comte Khuen Belasi qui lui passe un commande pour la décoration de son château à Emmahof.
  • 1883 : Il s'installe au château de Gandegg dans le Tyrol, où le frère du comte Khuen, un artiste amateur, devient le mécène de Mucha.
  • 1885 : Il commence ses études à l'Académie de Munich, parrainé par le frère du comte Khuen.
  • 1887 : Il s'installe à Paris pour étudier à l'Académie Julian, toujours parrainé par le comte.
  • 1888 : Il quitte l'Académie Julian et devient étudiant à l'Académie Colarossi.
  • 1889 : Le parrainage du comte prend fin. Il quitte l'Académie Colarossi et cherche du travail comme illustrateur.
  • 1890 : Il s'installe dans le studio au-dessus de la crèmerie de Madame Charlotte dans la rue de la Grande Chaumière. Il commence à illustrer un magazine de théâtre, dans lequel paraît son premier dessin de Sarah Bernhardt en Cléopâtre.


Les 4 saisons (huile sur toile) :

 

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Les 4 moments de la journée :

 

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Le Tarot :

 

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La Philosophie de l’oubli

Résultat de recherche d'images pour "Friedrich Nietzsche""Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur: la possibilité d’oublier, ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de sentir les choses, aussi longtemps que dure le bonheur, en dehors de toute perspective historique. L’homme qui est incapable de s’asseoir au seuil de l’instant en oubliant tous les événements du passé, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant tout debout, comme une victoire, ne saura jamais ce qu’est un bonheur et, ce qui est pire, il ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. Imaginez l’exemple extrême: un homme qui serait incapable de ne rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu’un devenir; celui-là ne croirait pas à sa propre existence, il ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir. Finalement, en vrai disciple d’Héraclite, il n’oserait même plus bouger un doigt. Toute action exige l’oubli, comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l’obscurité. Un homme qui ne voudrait sentir les choses qu’historiquement serait pareil à celui qu’on forcerait à s’abstenir de sommeil ou à l’animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l’animal, mais il est encore impossible de vivre sans oubli. Ou plus simplement encore, il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens, historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu’il s’agisse d’un homme, d’un peuple ou d’une civilisation. "

"Heureux les oublieux car ils viendront à bout de leur bêtise"

Les Considérations inactuelles ou Considérations intempestives, une série de quatre œuvres philosophiques et polémiques de Friedrich Nietzsche (1873 - 1876).

13 juin 2019

"A Sentimental blues" dans la Note Blanche ...

La Note blanche est de retour sur les ondes de Balises pour vous en mettre encore plein les oreilles...



Ecoutez le podcast de l'émission "A Sentimental blues" en cliquant sur les liens ci-dessous : 

Radio Balises:https://radiobalises.com/music/sentimental-blues/

Soundcloud:https://soundcloud.com/la-note-blanche/e33s02-la-note-blanche-a-sentimental-blues


Dans les années 30, le jazz épouse la chanson populaire ! Les chanteuses de blues classique étaient considérées aussi comme des vocalistes de jazz. Cependant, pendant les années vingt, elles créaient des blues assez sombres qui passèrent de mode après la grande crise. L’heure se mit aux grands orchestres. C’est grâce à leur sens du spectacle, à leur technique musicale sans faille, et à leurs airs entraînants que les big bands remportèrent le succès qui fut le leur. Dans la plupart des orchestres, on trouvait aussi des chanteurs dont la personnalité et les paroles facilitaient le contact entre l’orchestre et le public qui réclamait de la légèreté , des thèmes entraînants, des voix douces et des personnalités séduisantes. Certains chanteurs étaient surtout des interprètes et des artistes de variétés comme les crooners ! D'autres se servaient de leur voix comme d’un instrument : à la suite de Louis Amstrong, ils explorèrent les possibilités de la voix pour improviser, notamment avec la technique du scat. L’interdiction d’enregistrer en 1942, conséquence d’une controverse sur les droits d’auteurs, ne concernait pas les chanteurs, c’est donc à ce moment-là que nombre d’entre eux gravèrent leurs grands succès !

Nous commencerons cette session vocale avec une des plus grandes déesses du genre : Billie Holiday ! Le producteur-découvreur john Hammond fit de Billie Holiday une grande star. La chanteuse incarne la tragédie de la chanteuse noire, née dans un milieu pauvre, violée quand elle avait dix ans et confiée à une institution religieuse. Elle fut prostituée et condamnée à la prison, droguée… Une malédiction qui l'a poursuivi toute sa vie. John Hammond l’emmena en studio pour y graver des thèmes avec l’orchestre de Benny Goodman. C’est en interprétant « Strange fruit » en 1939 que Billie se révéla grande chanteuse miaulante, pleine de sentiments et de tristesse. Elle fut accompagnée des plus grands, de Duke Ellington ou du saxophoniste Lester Young. Mais la gloire n’atténua pas la douleur d’être une chanteuse noire dans une Amérique ségrégationniste. Lorsqu’elle chantait au sein de l’orchestre du blanc Artie Shaw, elle devait passer par la porte de service. Cette lutte l’épuisa, et Billie, alcoolique, la santé ruinée, mourut à quarante ans. Nous enchaînerons avec la voix suave, douce et douloureuse à la fois de Billie Holiday avec les titres : « You’ve changed » et « I don’t want to cry anymore » tous deux extraits de l’album : « Billie Holiday, Broadcast performance » sorti en 1993 sur le label ESP Disk ! A vos casques chers auditeurs et laissez vous bercer par la voix de Billie Holiday.

A vos casques chers auditeurs et laissez vous bercer par la voix délicieuse de Billie Holiday …


Ensuite, nous passerons au clarinettiste Benny Goodman ! Les tournées et le tempérament lunatique caractérisait le clarinettiste. En effet Benny Goodman était un chef difficile et tourmenté qui épuisaient les chanteuses. Le « roi du swing » était très exigeant ! Il travailla avec plus d'une vingtaine de vocalistes entre 1934 et 1959 comme Ella Fitzgerald ou encore Peggy Lee !


Nous poursuivrons l'émission sur la planète jazz vocale avec une autre diva très connu dans le milieu, il s'agit de Sarah Vaughan ! Âgée de 18 ans, en octobre 1942, Sarah Vaughan gagna un concours de chant à l'Apollo. Le monde du jazz s'éprit de cette jeune femme aux yeux d'amande et pleine de sensualité ! Elle se sentait à l'aise dans tous les styles. En 1951, elle fit partie de la plus grande affiche du Carnegie Hall, avec Count Basie, Charlie Parker et Billie holiday. Elle accéda au statut de star, mais son chant ne se limitait pas au jazz car elle aborde un registre plus sentimental et sophistiqué avec cordes (ce qui lui fut aussi reproché). Elle accompagna la crème des musiciens de jazz dont Miles davis, Clifford Brown, Quincy Jones et Benny Carter. La voix de Sarah Vaughan est reconnaissable entre toutes : dans les graves, elle rappelle le saxophone et dans les aigus, elle fait preuve d'une élégance absolue. Vous remarquerez que sa voix accompagne tour à tour tous les instruments de l'orchestre. Sarah Vaughan aime également jouer avec le volume de sa voix et avec son ampleur.

Ecoutez la divine voix de Sarah Vaughan dans la Note blanche ...


Après les divas, place aux « entraineurs » ! « L'entraineur » est un mot typiquement américain qui englobe l'homme de spectacle dans sa diversité. C'est à dire que l'artiste doit être capable de danser, de chanter et de raconter des histoires (comme Henri Salvador en France). En général, les entraineurs se produisent à Las Vegas ou dans les salles de jeu. Comme exemple de grande figure du jazz dansant, j'ai choisis bien évidemment, l'incontournable Ray Charles ! Musicien aveugle, Ray Charles réconcilie tout le monde ! Il a subi les belles influences de Nat King Cole et de Charles Brown. Il est considéré comme un « sculpteur de jazz »car il est doté d'une voix chaude et magnifique et enfin,il est réputé pour son swing ! Ray Charles était un maître qui ouvrait l'horizon sensoriel et il pouvait figurer dans toutes les disciplines dont le jazz, le blues, le rythm and blues et le rock ! 

Swingez grâce au blues de Ray Charles ...


Il y a les entraîneurs et les crooners !! Le crooner qui signifie « Chanteur de charme », incarne parfaitement le jazz vocal dans son romantisme le plus extrême ! Il symbolise  les rapports étroits et contradictoires que le jazz a noué avec la variété. Notre premier crooner mythique sera Nat King Cole. En effet, Nat King Cole était chanteur et chef d'orchestre noir. Il reste un vrai mythe et le modèle parfait d'un certain jazz vocal au clair de lune pétri de romantisme ! Et pour l'anecdote, sachez qu'en 1956, la chaîne NBC lui confia une émission qui s'appelait le « Nat King Cole Show ». C'était la première fois qu'un noir américain présenta un spectacle à une heure de grand écoute ce qui provoqua un vrai scandale ! Le chanteur invita les chanteuses Ella Fitzgerald ou encore Peggy Lee ! Peu à peu, le très bon pianiste de jazz et arrangeur s'effaça devant le chanteur de variété et est connu aujourd'hui pour ses nombreuses interprétations à succès.

Libérez vos pulsions de crooner avec Nat King Cole dans la Note blanche ...


Nous resterons sous le charme des crooners grâce à un autre talent du genre/ Il s'agira de Johnny Hartman !! Ce baryton est admiré pour avoir enregistré avec de multiples talents comme le tromboniste et trompettiste Billy Eckstine qui mena un grand orchestre avec dans ses rangs Dizzy Gillespie ou encore le célèbre Art Blakey ! Mais ce n'est pas tout, Johnny Hartman a aussi eu la chance d'enregistrer avec John Coltrane dans les années 60 ! 

Laissez vous bercer par la voix chaude de Johnny Hartman et la douceur du saxophoniste John Coltrane ...


Après avoir suivi et écouté la période du jazz vocal, je vais terminer l'émission sur les rebelles du jazz vocal, et oui chers auditeurs : ils existent !! Comme son homologue instrumental, le jazz vocal a subi de violentes transformations depuis le blues classique. Pendant la seconde guerre mondiale et ensuite une nouvelle génération révoltée et caustique a pris la relève avec par exemple le scat grâce à Ella Fitzgerald. 

La naissance du Mouvement des droits civiques et le réveil des Noirs américains pendant les années cinquante influencent le jazz. La musique devient alors un acte politique mais au lieu de le subir comme leurs aînées noires, les nouvelles personnalités prennent l'uniforme du combat ! Deux figurent importantes surgissent pour ce style, il s'agit d'Abbey Lincoln et de la grande déesse Nina Simone ! Cette dernière rêvait d'être concertiste classique mais elle ne put assouvir cette ambition à cause de sa couleur de peau !! Et elle en conçut bien sûr une vive amertume ! Et pourtant, étant issue des clubs enfumés de New-York, Nina Simone trouva peu à peu sa place au sein de la musique noire et devint populaire tout en participant à la révolte sociale. 

La Note blanche vous recommande les mouchoirs car la voix de la diva dégage toute l'émotion de sa vie riche et tourmentée ...


Après un mois d'absence, la Note blanche a décidé de pousser un cri de guerre sur les ondes! Et oui,  pour le dernier morceau de cette émission, je partagerai une de mes découvertes rap dernière génération qui contrastera radicalement avec les chansons d'amour écouter précédemment ! Vous écouterez donc « Science Friction », du groupe Pumpkin avec aux intrus Vin'S da Cuero et au Beatbox  Sly The Mic Buddah!Ce titre est extrait de l'album « Chimiq EP » sorti en 2016 sur le label Mentalow Music !

Attention et à bon entendeur, la Note blanche va pousser son cri de guerre, de colère grâce à « Science Friction » sur radio Balises 99.8 ...


Le « barbare paiera tôt ou tard,c'est le karma ! ». Vous venez d'entendre le « coup de sifflet » de la Note blanche sur Radio balises ! C'est sur ce dernier cri que la Note blanche se doit de vous dire « à la semaine prochaine » pour de nouvelles aventures musicales ! Nous nous retrouverons samedi prochain à 17h pour une émission consacrée spécialement à la musique psychédélique,  et rendez-vous mercredi pour la rediffusion de cette émission à 11h sur les ondes de Radio Balises 99.8 ou en tapant http://radiobalises.com/ !


Playlist : 


1 : « You've changed » de Billie Holiday (03'20)
2 : « I don't want to cry anymore » de Billie Holiday (03'56)
3 : « Why don't you do right» de Peggy Lee et Benny Goodman (03'12)
4 : « Broken Hearted melody » de Sarah Vaughan (02'26)
5 : « Inner city blues » de Sarah Vaughan (04'15)
7 : « I wonder who's rissin her now » de Ray Charles (02'26)
8 : «A Sentimental blues » de Ray Charles (02'28)
9 : « Caravan » de Nat King Cole trio (02'43)
10 : « Autumn serenade » de Hartman et Coltrane (04'19)
11 : « They say it's wonderful » de Hartman et Coltrane (05'20)
12 : « Four Women » de Nina Simone (04'27)
13 : « Science Friction », du groupe Pumpkin (3'57)


Ecoutez le podcast de l'émission "A Sentimental blues" en cliquant sur les liens ci-dessous : 

Radio Balises:https://radiobalises.com/music/sentimental-blues/

Soundcloud:https://soundcloud.com/la-note-blanche/e33s02-la-note-blanche-a-sentimental-blues


Emission rédigée et réalisée par La Note blanche