La Note Blanche commence et recommence une session musicale pour vous balancer comme toujours... du bon son ! Cette nouvelle émission se consacrera exclusivement au chapitre du free-jazzzzz ...
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Cette période est une des plus riches du jazz, car il s'agit d'une révolution dans la musique elle-même ! Le free-jazz libéra en effet les musiciens des structures traditionnelles du jazz qui sont les thèmes mélodiques, les grilles harmoniques complexes et les limites sur la durée ou le format des improvisations. Alors que le troisième courant s'était rapproché du classique, le free au contraire, s'en éloigna et donna la vedette à l'improvisation. De nombreux morceaux de free commencent avec un thème musical, suivi par des improvisations, comme c'est souvent le cas dans d'autres styles de jazz. Cependant, à la différence des autres courants, le free ne repose pas nécessairement sur une structure précise. Les musiciens de l'orchestre improvisent soit collectivement, soit l'un après l'autre. Les changements de tonalités, de rythme ou de thème se produisent spontanément c'est-à dire qu'ils ne suivent aucune partition ni aucun arrangement préalable entre les musiciens. Les musiciens de free essaient d'inventer de nouvelles façons de jouer pour produire des sons inhabituels avec leurs instruments. En effet, vous entendrez les cuivres gémirent ou pleurer !
Nous ferons nos premiers pas dans le free grâce à une des plus grandes figures du genre :le saxophoniste John Coltrane ! Coltrane commença ses expérimentations après avoir rejoint le quintette de Miles Davis pour l'album Kind of Blues enregistré en 1959. Sur ce disque, les solos de Coltrane commencèrent à se libérer de la tradition du jazz. En effet, ses improvisations rivalisent d'imagination, alors qu'il n'utilise que trois ou quatre accords et rarement plus, et son saxophone produit des sons exotiques qui deviendront sa marque de fabrique. Dans sa musique et dans sa vie, John Coltrane se livra à une quête spirituelle qui devint de plus en plus importante au fil des années. Il étudia les religions et la musique orientales, notamment l'œuvre du sitariste Ravi Shankar. Pour lui, la musique était une prière ou bien une offrande faite à dieu.Pour l'anecdote, il existe d'ailleurs une église dédiée à John Coltrane à San Francisco ! En 1964, l'album qui s'intitule A Love Supreme, marque les débuts de la période spirituelle de Coltrane. L'atmosphère est méditative et ses improvisations ne suivent aucune règle harmonique ou mélodique. Coltrane ne prépara pour cet album que quelques thèmes succincts qu'il expliquait à ses musiciens juste avant le début des enregistrements. Nous allons tout de suite entendre deux morceaux du thème Love Supreme , extrait de l'album éponyme A Love Supreme sorti en 2005 sur le label Impulse. Sachez chers auditeurs que Coltrane est un des plus grands jazzmen du vingtième siècle. Il lança la carrière de nombreux musiciens, notamment le batteur Elvin Jones et le pianiste McCoy Tyner qui héritèrent de lui un goût immodéré pour les improvisations libres !
Alors à vos casques et bon voyage dans la Note Blanche ...
Après les sonorités spirituelles du saxophoniste Coltrane, nous passons à la marginalité du saxophoniste Ornette Coleman ! « Marginal » car sa musique peut être comparée à de l'art abstrait, car celle-ci n'existe sur rien en particulier. En revanche, elle repose sur des émotions, des sensations et des impressions. Pour Coleman, l'improvisation est souveraine. Il possédait sa propre philosophie du jazz qu'il nommait « l'harmolodie ». Pour lui, les musiciens devaient être libres de suivre leur intuition dans les solos et les parties collectives. Ils se devaient d'inventer des harmonies et des mélodies au pied levé. Sa musique est exigeante mais les auditeurs qui savent faire preuve de patience et d'ouverture d'esprit verront leurs efforts récompensés! Un des albums emblématiques du style de Coleman est « The Shape of jazz to come » enregistré en 1959. Cet album bouleversa le monde du jazz par sa beauté étrange et son monde exotique qui désarçonna d'ailleurs les critiques et les traditionalistes qui ne savaient pas quoi penser des improvisations sauvages et tonitruantes de Coleman ! Je vous propose donc d'expérimenter cette musique plus que cosmique mais émouvante avec les morceaux « Lonely Woman » et « Focus on Sanity » extraient du fameux album « The Shape of jazz to come » sorti en 1959 sur le label Atlantic Records !
Attachez vos ceintures et à vos casques pour le décollage musical dans la Note Blanche sur radio balises 99.8 ...
Nous poursuivrons sur le free-jazz avec d'autres musiciens des années 60 comme le Art Ensemble de Chicago ! Ce groupe naquit au sein de l'Association for the Adancement of Creative musicians, (le AACM). Parmi ses membres, on comptait le trompettiste Lester Bowie, le contrebassiste Malachi Favors, le batteur Don Moye, le saxophoniste Joseph Jarman et enfin, le flûtiste-saxophoniste Roscoe Mitchell. Leur musique était influencée par l'Afrique, tant au niveau des éléments musicaux que pour les instruments sur lesquels ils jouaient. Leurs morceaux étaient presque entièrement improvisés, et lors de leurs concerts, ils se peignaient le visage et portaient des vêtements africains. Entre le jazz des années soixante et soixante-dix, et ses racines africaines, l'Art Ensemble of Chicago symbolise le mariage de la tradition et de la modernité ! Et nous allons maintenant passez à l'écoute de leur musique grâce aux morceaux « Theme de yoyo » et « Proverbes »provenant de l'album «Les Stances de Sophie » sorti dans les années 70 sur le label Soul Jazz Records.
C'est reparti en musique dans la Note blanche ...
Nous continuerons dans le versant mystique du free-jazz avec le trompettiste Don Cherry. Don Cherry mélangeait des éléments de classique et de world musique. Sa rencontre avec le free date de l'époque où il jouait dans le quartette d'Ornette Coleman. Puis il forma son propre groupe : Old and new dreams avec le batteur Ed Blackwell, le contrebassiste Charlie Haden et le saxophoniste Dewey Redman. Et enfin, il joua avec Coltrane, Archie Shepp et d'autres grands du free dans les années soixante. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, au sein de son groupe, Don Cherry s'intéressa à la world music et s'éloigna ainsi de l'avant-garde pour se consacrer à l'intégration d'éléments des musiques africaine, indienne, sud-américaine et moyen-orientale à son jazz. Et nous allons de suite en écouter quelques échantillons grâce aux titres « Amejelo » et « Brown rice » extraient de l'album éponyme « Brown Rice » sorti en 1989 sur le label A&M records !
Préparez vos oreilles pour de la world musique bien mystique dans la Note blanche ...
L'émission sur le chapitre Free jazz s'achève sur ces dernières notes ! La Note blanche reviendra samedi à 17h pour d'autres surprises musico- cosmiques ! Pour vous mettre l'eau à la bouche, sachez que la prochaine émission sera peuplée de maîtres incontournables de la musique afro-américaine !
Playlist:
- Générique :« Musiqawi-silt » The Daktaris
- 1 : « A Love Supreme », partie 1, de John Coltrane (07'47)
- 2 : « A Love Supreme », partie 2, de John Coltrane (07'25)
- 3 : « Lonely Woman » d'Ornette Coleman (05'01)
- 4 : « Focus on Sanity » d'Ornette Coleman (06'50)
- 5 : « Theme de yoyo » d'Art Ensemble of Chicago (09'10)
- 6 : « Proverbes » d'Art Ensemble of Chicago (02'39)
- 7 : « Amejelo » de Don Cherry (07'22)
- 8 : « Brown rice » de Don Cherry (05'16)
- Générique :« Musiqawi-silt » The Daktaris
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Emission réalisée et rédigée par la Note blanche
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