Dimanche de 15h à 16h sur les ondes du 88.4 ou sur le site...Et retrouvez toute l'émission et toutes les infos sur la page podcast après la diffusion :
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La Note blanche revient sur les ondes pour ouvrir vos oreilles et attirer votre attention sur l'histoire de la musique afro-américaine ! Après avoir explorer le jazz/rock la semaine dernière, nous nous dirigerons aujourd'hui vers le Harlem des années 50 et 60 en écoutant la révolte des voix féminines...
Avant tout, le jazz est une musique instrumentale. Par conséquent, le chant n'était pas voué à en devenir le point central car il a toujours été suspecté de vouloir flirter avec la ballade et le sentiment. Et pourtant, bien avant les révolutions be-bop et free, le jazz vocal a accueilli les premières subversions et les premiers conflits. En effet, les mots et le chant provoquent toujours des réactions ! De plus, quand on parle de jazz vocal, on pense d'abord aux chanteuses. Il est vrai qu'elles sont actuellement plus nombreuses et surtout plus connues. Ce genre musical a été l'occasion pour des artistes comme Billie Holiday ou Ella Fitzgerald de s'émanciper, d'obtenir une liberté, de lutter contre la misogynie ambiante et surtout contre le racisme. Ces femmes ont réussi à sortir de la caste où le pouvoir blanc et patriarcal les emprisonnait pour diriger elles-mêmes leur destinée. Aujourd'hui, le chant féminin est le genre le plus répandu et le plus populaire. Il fut à la fois un objet de séduction pour un public masculin amoureux, et un lieu de combat pour des femmes trop souvent réduites à leur beauté. Souvent, à la marge du jazz, et souvent le théâtre des discussions esthétiques entre les branches du jazz et celles qui prisent la ballade, ce genre a traversé le XXème siècle dans les turbulences car il n'a jamais cessé d'évoluer pour essayer de s'affranchir des règles classiques. A côté, le jazz vocal masculin fait plutôt pâle figure car, chez les hommes, l'enjeu est bien moins important. Il est surtout affaire de séduction, de charme, de romantisme et de virilité...
Pour cette émission, vous entendrez dans un premier temps une des plus grandes voix du jazz : Nina Simone ! Au départ la chanteuse se destinait à une carrière de pianiste classique et elle dut jouer dans les nights-clubs pour financer ses études à la Julliard. Plus tard, Nina Simone chanta par hasard pour satisfaire ses obligations durant l'été 1954 à Atlantic City. La chanteuse qui s'accompagne remarquablement est condamnée à la sobriété tout comme Billie Holiday ne serait-ce qu'à cause d'une tessiture limitée. En revanche, cette femme extraordinaire tourne ce handicap à son profit. Sa parole sévère épanche une beauté à la fois étrange et familière, mirifique et immédiatement reconnaissable. Du morceau I Love you Porgy sorti en 1957 à Black is the color, en 1959, la chanteuse affirme ses traits engagés, et simultanément, sa silhouette de déesse africaine réincarnée. De plus, Nina Simone était contre la ségrégation sociale et culturelle et contre la honte d'être noir. En d'autres termes, la honte absurde d'être l'exploité et d'être la victime des prédateurs. Pour résumé, le chant de la chanteuse n'a cessé de s'élever pour donner courage grâce à sa voix mezzo-soprano qui assombrit et dramatise la chaleur et la force de son timbre...
My Baby just cares for me, Nina Simone :
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