1) Histoire de l’Alchimie :
Le IV° siècle dessine progressivement la figure légendaire d’Hermès et cherche à poser les fondements d’une science – disons d’une discipline plus rigoureuse – en ritualisant la pratique. Cette évolution notable se lit dans les œuvres de Marie la Prophétesse, Cléopâtre ou Zosime de Panopolis - qui insistent sur la "vertu" de l'expérimentateur comme condition du succès du "Grand Oeuvre".
Dans la Byzance des VI° et VII° siècle, grâce au démembrement de l’Empire Romain d’Occident et à l’avènement de l’Islam dont les grands maîtres arabes recopient et transmettent le patrimoine des écoles alexandrines, l’Alchimie continue de se développer. C’est l’époque de Jabîr ou Geber (mort en 815), auteur du Corpus Jabirianus. Ils influenceront profondément l’Occident médiéval.
Quatre facteurs favorables concourent au développement de l’Alchimie dans l’Europe médiévale : 1. les conquêtes sarrasines s’étendant jusqu’en Espagne ; 2. le développement de la spiritualité chrétienne ; 3. les communautés d’adeptes dans la Byzance héllénisante ; 4. les lignées arabes méditerranéennes connues par les Croisés au XI° et XII° siècles. On date parfois l’acte de naissance de l’Alchimie médiévale à ce propos tenu en 1142 par Robert de Chester : « Votre monde latin ne connaît pas encore ce qu’est l’Alchymia ». Les textes alchimiques seront transmis dans les monastères et l’Art se développera dans les ordres franciscains (exemple : Roger Bacon à Oxford, mort en 1292) et dominicains (exemple : Albert Le Grand, mort en 1280). Ces alchimistes construisent des traditions : Arnaud de Villeneuve (mort en 1311), auteur du célèbre Rosarium Philosopharum fut élève Bacon, et le maître de Jean de Rupescissa et de Raymond Lulle – deux auteurs qui influenceront tant Michel de Notre Dame. Albert Le Grand fut un élève de Saint Dominique et le maître de Frère Thomas d’Aquin (1225-1274).
Le XIV° siècle verra la consécration de l’Alchimie en même temps que naîtra, avec le succès, une vague de contestation. Ces attaques, nombreuses et violentes, prouvent au moins la popularité de l’Alchimie qui commence à être suspectée, au sein même de l’Eglise par Jean XXII, et dans la société laïque par les rationalistes. C’est qu’avec la popularité, le nom d’Alchimie a probablement attiré à lui des faussaires et charlatans de toutes sortes. Ce siècle sera malgré tout attaché au grand nom de Nicolas Flamel (1330-1417). Toute l’Europe et la Renaissance commençante verront fleurir l’Alchimie : Thomas Norton en Angleterre, Basile Valentin, auteur des Douze Clefs de la Philosophie, à Erfurt, Marcile Ficin à Florence, Pic de la Mirandole à Ferrare…
Aux XVI° et XVII°, verront le jour de nombreuses publications d’anthologies révélant les secrets de l’Art – et par là même aussi, on assistera à une prolifération de faussaires qui donneront leur principal argument aux critiques de la Spagyrie. Néanmoins d’authentiques chercheurs continueront l’Oeuvre : ainsi Paracelse, auteur de la théorie de l’Homoncule. Au XVII°, les Alchimistes disparaissent peu à peu sous la pression du pragmatisme et du rationalisme triomphant : l’œuvre de Newton n’y fera rien, et l’histoire des Sciences s’efforcera de faire oublier ces "divagations" alchimiques. L’âge classique verra la naissance de nouveaux Ordres initiatiques dans les rituels et les symboles desquels certains Alchimistes ont peut-être trouvé refuge : Rose-Croix d’abord, et Franc-Maçonnerie. Ou bien ils se replieront dans des villes soustraites à la juridiction de l’Eglise, comme Bâle où l’on continue de publier cette littérature intrigante. Ici et là, en ordre dispersé, les Alchimistes cherchent soutien auprès des grands de ce monde : par exemple auprès de la Reine Christine de Suède (où l’on sait que Descartes aussi se ressourçait…) Ils ne se départiront plus du reproche d’obscurantisme et de tromperie.
Au XIXe siècle, Marcelin Berthelot ne voyait encore dans les opérations alchimiques que des expériences un peu farfelues de chimistes amateurs visant à la synthèse de l'or. Les historiens ont longtemps cru que l'alchimie était née en Égypte à l'époque hellénistique. En fait, avant même qu'elle n'apparaisse à Alexandrie, l'alchimie se développait déjà en Chine et en Inde. Le but de ces différentes écoles était de découvrir des procédés pour obtenir de l'or à partir de métaux moins précieux.En Chine, ce sont les confréries de forgerons détenteurs depuis la préhistoire des secrets du plus prestigieux des arts magiques, qui furent à l'origine des conceptions alchimistes taoïstes.En Inde, l'alchimie reste étroitement associée aux techniques du Yoga, notamment le Hatha-yoga tantrique.
Comme l'affirme Mircea Eliade, «C'est d'abord l'analogie évidente entre le yogin qui opère sur son propre corps et sa vie psychomentale d'une part, et l'alchimiste qui oeuvre sur les substances, d'autre part : l'un comme l'autre visent à purifier ces matières impures, à les perfectionner et, finalement à les transmuer en or». Mais l'Alchimie, science traditionnelle par excellence, n'est pas qu'une science physique :
«L'Alchimie comme le dit justement René Alleau (Encyclopedia universalis) ressemble à une science physico-chimique, mais elle est aussi et surtout une mystique expérimentale. Sa nature, est à la fois matérielle et spirituelle». A Rome, il semblerait que l'empereur Caligula eût mené des expériences pour fabriquer de l'or à partir d'orpiment, un sulfure d'arsenic, et que l'empereur Dioclétien eût donné l'ordre de brûler tous les travaux égyptiens concernant la chimie de l'or et de l'argent, afin d'arrêter de telles expériences.Le concept fondamental de l'alchimie dérive de la doctrine aristotélicienne selon laquelle toute chose tend à atteindre la perfection. On considérait que tous les autres métaux étaient moins "parfaits" que l'or. Il était donc raisonnable de supposer que l'or était constitué à partir des autres métaux enfouis profondément sous terre, et qu'avec suffisamment de dextérité et d'assiduité un artisan pourrait reproduire cette synthèse dans son atelier. Les efforts dans ce sens étaient tout d'abord empiriques et pratiques.Cependant, au IVe siècle apr. J.-C., l'astrologie, la magie et les rites devinrent prédominants.
Des XVIII° aux XXI°, les alchimistes se raréfient et leur Art est relégué au rang de proto-chimie... dans le meilleur des cas. Sans doute sort-elle d’une nuit profonde, mais discrètement, avec les "Demeures Philosophales" de Fulcanelli, et retrouve-t-elle le chemin de notre intérêt avec l’hommage que rend Eugène Canseliet aux Frères d’Héliopolis ou l'oeuvre de C. G Jung... Une suite de cette histoire s’écrira peut-être avec ceux qui sauront méditer ces mots de Françoise Bonardel : « A l’heure où le désarroi planétaire offre à certain ésotérisme l’occasion de déployer diffusion mercantile et visées sectaires, une méditation sur le Grand Œuvre philosophal peut-elle constituer un trajet philosophique sérieux ? »
Rappel :
Les trois principes :
Mercure : L’élément volatil, la substance où l’humidité fluide et subtile domine. Il se présente sous forme aqueuse ou vaporeuse. La matière vierge, ce qui est structuré. Il est passif dans la génération et par rapport au Soufre, mais il est actif par sa mobilité. Ce qui s’élève en fumée est Mercure. Le Mercure instable confère la volatilité. Il est sujet à la sublimation. Il assure la liaison Soufre-Sel. On peut le rapprocher de l’âme (psyché), ce nuage électronique que l’esprit peut informer.Tous les fluides présents dans l’univers (pluie, rosée), y compris les fluides vitaux de l’organisme humain, en sont une expression. Dans les végétaux, le Mercure constitue la partie animique de la plante et détient l’odeur.
Soufre : Il est le feu enclos dans les choses. Le feu qui ensemence. Il est actif dans la génération et par rapport au Mercure. Il réside dans le Sel qui le retient et l’épaissit plus ou moins. La graine spirituelle du Soufre est une information qui pénètre les formes solides. C’est un feu qui imprègne même les minéraux les plus durs. Le Soufre garde en son centre le rayon de la lumière originelle. Il est le rayon créateur, l’information en action. On peut le rapprocher de l’esprit (pneuma), la matrice structurante en cours d’opération.C’est une chaleur fixée et latente qui ne consume pas, mais échauffe doucement. C’est le composé où la chaleur prédomine, ce qui s’exprime par la chaleur naturelle. C’est l’agent dynamique de la fermentation. Ce qui brûle est le Soufre. Il apparaît comme une substance grasse qui s’enflamme facilement, de nature combustible. Dans les végétaux, il apparaît sous forme d’essence, d’huile, de résine, de sève. Il réside dans les parties chaudes, essentielles et capiteuses des mixtes. C’est de lui que s’engendre la saveur.
Sel : Au sens strict, le Sel n’est pas un principe, mais une conséquence de l’union du Soufre et du Mercure. Ce qui explique pourquoi les auteurs antérieurs à Paracelse le passent sous silence ou le désignent sous le nom « arsenic ». Le matériau solide qui soutient, qui donne la fixité. C’est le principe dans lequel la sécheresse et l’aridité dominent. Il est invisible à l’oeil, mais nous pouvons l’extraire des cendres en séparant le subtil de l’épais. Le Sel se présente à nous en corps sec et friable qu’il est aisé de mettre en poudre, ce qui témoigne de sa sécheresse extérieure. Mais il est doué d’une humidité – d’une fluidité – intérieure, comme cela se prouve par sa fonte. Il épaissit le Mercure qui le dissout et il fixe le Soufre. On peut le rapprocher du corps (soma), ce composé physico-chimique dont les tissus organiques s’élaborent à partir des sels inorganiques.Il est fixe et incombustible, c’est-à-dire qu’il résiste au feu dans lequel il se purifie. Il ne souffre point de putréfaction et peut être conservé sans être altéré. Il est principe de conservation et s’oppose à la corruption. Le Sel des plantes mérite une attention particulière. Il est le pont entre les règnes végétal et minéral, le point d’entrée dans l’alchimie minérale.
Rappel :
Les trois principes :
Mercure : L’élément volatil, la substance où l’humidité fluide et subtile domine. Il se présente sous forme aqueuse ou vaporeuse. La matière vierge, ce qui est structuré. Il est passif dans la génération et par rapport au Soufre, mais il est actif par sa mobilité. Ce qui s’élève en fumée est Mercure. Le Mercure instable confère la volatilité. Il est sujet à la sublimation. Il assure la liaison Soufre-Sel. On peut le rapprocher de l’âme (psyché), ce nuage électronique que l’esprit peut informer.Tous les fluides présents dans l’univers (pluie, rosée), y compris les fluides vitaux de l’organisme humain, en sont une expression. Dans les végétaux, le Mercure constitue la partie animique de la plante et détient l’odeur.
Soufre : Il est le feu enclos dans les choses. Le feu qui ensemence. Il est actif dans la génération et par rapport au Mercure. Il réside dans le Sel qui le retient et l’épaissit plus ou moins. La graine spirituelle du Soufre est une information qui pénètre les formes solides. C’est un feu qui imprègne même les minéraux les plus durs. Le Soufre garde en son centre le rayon de la lumière originelle. Il est le rayon créateur, l’information en action. On peut le rapprocher de l’esprit (pneuma), la matrice structurante en cours d’opération.C’est une chaleur fixée et latente qui ne consume pas, mais échauffe doucement. C’est le composé où la chaleur prédomine, ce qui s’exprime par la chaleur naturelle. C’est l’agent dynamique de la fermentation. Ce qui brûle est le Soufre. Il apparaît comme une substance grasse qui s’enflamme facilement, de nature combustible. Dans les végétaux, il apparaît sous forme d’essence, d’huile, de résine, de sève. Il réside dans les parties chaudes, essentielles et capiteuses des mixtes. C’est de lui que s’engendre la saveur.
Sel : Au sens strict, le Sel n’est pas un principe, mais une conséquence de l’union du Soufre et du Mercure. Ce qui explique pourquoi les auteurs antérieurs à Paracelse le passent sous silence ou le désignent sous le nom « arsenic ». Le matériau solide qui soutient, qui donne la fixité. C’est le principe dans lequel la sécheresse et l’aridité dominent. Il est invisible à l’oeil, mais nous pouvons l’extraire des cendres en séparant le subtil de l’épais. Le Sel se présente à nous en corps sec et friable qu’il est aisé de mettre en poudre, ce qui témoigne de sa sécheresse extérieure. Mais il est doué d’une humidité – d’une fluidité – intérieure, comme cela se prouve par sa fonte. Il épaissit le Mercure qui le dissout et il fixe le Soufre. On peut le rapprocher du corps (soma), ce composé physico-chimique dont les tissus organiques s’élaborent à partir des sels inorganiques.Il est fixe et incombustible, c’est-à-dire qu’il résiste au feu dans lequel il se purifie. Il ne souffre point de putréfaction et peut être conservé sans être altéré. Il est principe de conservation et s’oppose à la corruption. Le Sel des plantes mérite une attention particulière. Il est le pont entre les règnes végétal et minéral, le point d’entrée dans l’alchimie minérale.
2) Les tarots :
L'on dit que les origines du Tarot semblent se perdre dans la nuit des temps, en provenance d'on ne sait trop quelle région du monde. Et même en creusant davantage, la provenance étymologique du mot comme tel reste obscure; même si plusieurs peuples en réclament la pérennité. Mais peu importe le Temps ou les peuples, en raison des archétypes et symboles dont il est chargé, le Tarot fait référence à une certaine philosophie — plus ou moins secrète — et aux sciences occultes: puisqu'il serait un héritage des sages de l'Antiquité, qui ont savamment mis leur Savoir à l'abri des profanes en lui donnant une apparence de simple jeu.
L'origine du Tarot — Un brin d'étymologie :
Ainsi, un indéniable aura d'occultisme entoure le Tarot. D'aucuns avancent que le terme « Tarot » dériverait de deux mots égyptiens: Tar, « voie » ou « chemin » et Ro, qui réfère à « roi » ou « royal ». Ce qui pourrait se résumer par « voie royale de la vie ». Peut-être s'agit-il d'une référence, ou bien de la déformation des noms des dieux égyptiens Ptah, « Maître de la Création» et Râ, « dieu-Soleil ». Dans ce contexte, on parle peut-être de Ra Ta, Grand Prêtre égyptien prétendu descendant des Atlantes; ou du Taroet, « celui que l'on consulte ».
D'autres penchent vers l'origine tsigane, ou bohémienne: des descendants, dit-on, des égyptiens (qui eux-même, selon les tenants de la légende Atlante, auraient des origines dans le continent disparu de l'Atlantide). On cible aussi les Templiers, installés à l'abbaye de Saint-Victor à Marseille en l'an 400 après J.-C.; abbaye fondée par le moine Jean Cassien, qui arrivait d'Égypte.
Pour ceux d'origine hindoue, « Tarot » pourrait aussi dériver du mot Taru, ou « sagesse amassée »; alors que pour ceux d'origine hongroise, il ferait référence à Tar ou Torok : un terme se traduisant simplement par « jeu de cartes ». On a aussi rapproché le terme « Tarot » du nom des textes sacrés de la tradition juive, la Torah; ou bien, du mot latin rota — auquel on aurait ajouté un « T » pour illustrer que début et fin sont semblables — qui signifie « roue de l'existence »; ou encore du latin orat — un anagramme, soit taro inversé —, qui peut se traduire par « il prie ». On parle aussi de Tarota, alors que Taro signifie « la roue de la loi » (Roue de Fortune) et Rota, « la loi de la roue ».
Peut-être s'agit-il également du terme sanscrit Tar-ô qui signifie « étoile polaire » ou « guide » ; du mot perse Tarok qui a sens de « réponds-moi »; ou du mot arabe TarIQa, qui se traduit en fait par « manière de vivre » ou encore de l'arabe « tariqa » — au pluriel, « turuq » — qui désigne « la voie initiatique » ou « les quatre chemins ». Plus probable cependant, un terme arabe, soit le verbe « taraqa » qui signifie « marteau », réfère à la technique qui consistait à marteler une mince feuille d'argent entre deux feuilles de cuir, pour créer des jeux de cartes de luxe, tel le jeu de cartes des Mamelouks, exposé au Musée d'Istambul; et en fait, l'un des ancêtres vraissemblables des tarots. Soulignons la similitude évidente entre le terme arabe taraqa et le terme italien Tarocco, qui désigne le jeu de tarots.
C'est fin du XVIIIème siècle qu'Antoine Court de Gebelin, qui s'inscrit dans le courant de la Franc-maçonnerie naissante, émet une théorie et affirme que le Tarot exprime une connaissance occulte et cachée par les anciens; et ce savoir serait issu de l'Égypte pharaonique. C'est ce qu'il avance ans ses travaux sur le Tarot de Marseille, dans un chapitre inclus dans son essai Le Monde primitif, analysé et comparé avec le monde moderne, publié en 1781. Et c'est ce texte de Gebelin qui a popularisé la fonction divinatoire des tarots.
Alors, selon l'option ésotérique, les Tarots pourraient tout aussi bien être d'origine atlante qu'égyptienne, aztèque, maya, inca, judaïque, chinoise, hindoue, islamique. Ou d'ailleurs encore. On ne pourra sans doute jamais en retracer les racines avec certitude. Néanmoins, un fait demeure: au fil du temps et de l'espace, chaque civilisation a enrichi son symbolisme de sa propre compréhension de l'univers. Grâce à ceci sans doute, chargés de sens, les Tarots ont pu survivre au fanatisme aveugle de ses détracteurs, à travers les siècles. Le Tarot et le jeu de tarots, affichent une origine apatride et intemporelle
En fait, le Tarot - qui comprend 22 Arcanes Majeurs - de même que le jeu de tarots - ensemble de 56 Arcanes Mineurs ajouté aux 22 Arcanes Majeurs - sont probablement apatrides et intemporels. Que l'on fasse référence aux 22 Arcanes Majeurs, ou aux 56 Arcanes Mineurs, nul ne peut prétendre affirmer avec certitude d'où il viennent exactement; alors que leur présence est constatée depuis des siècles. Les idées qu'ils transmettent - des archétypes - n'ont pas d'âge et sont aussi vieilles que la pensée humaine. Transmises par des images, celles-ci ont fait un long périple dans le temps, et sont chargées de symbolisme archétypal. En réalité, il est bien possible que les lames des Tarots aient été créées dans un but métaphysique: et mises à l'abri de l'ignorance des masses, pour réussir à sauvegarder des savoirs considérés dangereux à mentionner par écrit, ou tenus secrets par les alchimistes. Seuls les initiés pouvaient en comprendre le symbolisme, et le langage; et en transmettre les connaissances.
Mentionnons qu'une légende raconte qu'autrefois, il y avait un continent connu sous le nom de Atlantide: habité par des gens supérieurs, dieux, demi-dieux et géants dont parlent toutes les religions; dotés d'une grande sagesse et de connaissances qui venaient d'ailleurs. Mais il semble que tel le raconte Platon (CF : "Le Mythe de l'Atlantide"), l'île de l'Atlantide fut engloutie par le Déluge (celui de Noé), il y a environ 10 500 ans avant notre ère.
Selon la légende, ce peuple Atlante, une civilisation hautement avancée dans son évolution, avait développé sur Terre l'extraordinaire connaissance dont ils étaient héritiers (un Savoir venu d'autres Mondes); en éduquant la masse, ils firent de ces gens le guide du reste de l'humanité.
Certains prêtent la pérennité du Tarot aux habitants de l'Atlantide ou de Mu et donc Égyptiens - Gypsy, Gitan, Tsigane, Bohémien: le peuple égyptien ayant accueilli en ses terres (tout comme les indiens d'Amérique tels Aztèques, Incas et Mayas), des émigrants de la civilisation atlante; ceux-ci ayant transmis leur savoir à leurs prêtres.
Après la destruction par le feu de la grande bibliothèque d'Alexandrie (Égypte) on dit que vers l'an 1 200 avant J.C., les sages du monde entier se réunirent à Fez pour étudier des moyens afin d'éviter que jamais ne se reproduise une telle calamité. Une image vaut mille mots, dit-on. Alors on aurait dessiné sur des lames (le Tarot) le Savoir des atlantes. Ainsi, puisque le peuple aime jouer aux cartes, cette connaissance devrait se perpétuer à travers le temps: jusqu'à ce que quelqu'un suffisamment sage ou savant, puisse en déchiffrer les symboles. Donc les philosophes, mystiques, alchimistes, religieux et intellectuels de l'époque ont prêté une expression picturale aux idées, qui pourraient de ce fait, traverser l'Histoire.
* NOTE — Il s'agirait en fait, du mystérieux Livre de Thot — ou Thaut, ou Tout —, dieu des Égyptiens; une sorte de Bible qui parle de Dieu, des hommes, de la nature et de la cosmonogie (système de formation de l'Univers). Il aurait écrit son manuscrit sur de l'écorce de papyrus, un arbrisseau qu'on retrouve en Égypte. Ce livre — dont on a retrouvé des lamelles, semble-t-il actuellement conservées au Musée —, serait écrit en soixante-dix-huit figures hiéroglyphiques; et forme les soixante-dix-huit Tharots (ou Tarots) de la Vieille Égypte. Notons que Thot institua les hyéroglyphes, écriture symbolique des anciens Égyptiens, 3000 ans avant Jésus-Christ. Ces signes, écriture à la fois symbolique et phonétique, représentent parfois un son ou parfois la chose elle-même. Ainsi, parlant du Livre de Thot, l'on dit que celui qui saurait placer ces caractères parlants dans l'ordre où les Sages les arrangèrent, pourrait alors dire: « Qui a Tout (Thot?) n'a besoin de rien ».
Ils confièrent donc aux Tsiganes — ou Bohémiens — les lames du Tarot, qui l'emportèrent avec eux de par le monde et même dans toute l'Europe. Selon la théorie ésotérique, il semble que les Tarots de Thot — cartes-tarots ou cartes-hiéroglyphiques — ont successivement passé de l'Égypte aux Indes, puis en Chine; ayant été apportés en sol européen vers la fin du XIIIième siècle. Il semble aussi que d'anciens documents mentionnent la présence de ces cartes tout d'abord en Espagne, dès 1332; en France (taraux), en 1361; en Allemagne, en 1380. Alors que c'est dans les années 1500 que sont apparus une grande variété de tarots Italiens: et que dans tous ces jeux, tout comme dans les Tarots d'Égypte, on retrouvait les Arcanes Majeurs — de Arcanus: secret, mystère; ce qu'il y a de plus difficile à pénétrer, dans les sciences occultes — tels le Bateleur, le Pendu, la Justice, le Despote africain, la Roue de Fortune, etc.
Le Tarot de Marseille :
Les plus anciens jeux de Tarot connus datent du XVe siècle. On les retrouve dans le nord de l’Italie. Ils furent fabriqués pour la famille Visconti, et, considérés comme des œuvres d’art, furent conservés très longtemps, tandis que les jeux populaires bon marché, étaient recyclés en cartes de visite dès qu’ils étaient usés ou qu’il manquait une ou plusieurs cartes, ce qui explique le manque de cartes retrouvées aux XVIe et XVIIe siècle. Ces jeux italiens créés en un seul exemplaire pour leurs patrons royaux auraient été copiés sur un Tarot populaire originel renfermant, lui, la totalité des symboles initiatiques. C’est ce Tarot populaire originel qui aurait refait surface plus tard sous le nom de Tarot de Marseille.
Le Tarot de Marseille fut un style répandu dans toute l’Europe. On le retrouve en Suisse, à Paris, à Lyon, en Allemagne, en Espagne, en Italie, à Avignon, et bien sûr à Marseille. Ce n’est qu’à Marseille, qu’on retrouve un tracé cohérent et harmonieux dans l’ensemble des cartes, ceux-ci étant dus à l’utilisation précise du nombre d’or tant pour la symbolique que pour la géométrie. Les deux plus anciens jeux français suivant le style du Tarot de Marseille sont le Noblet de 1660 fabriqué à Paris, extrêmement simpliste, et le François Chosson de 1672 fabriqué à Marseille, beaucoup plus complexe. Le François Chosson est l’exacte copie du Nicolas Conver de 1760 lui aussi fabriqué à Marseille, à quelques détails près. François Chausson reçut cette connaissance de maîtres beaucoup plus anciens. Nicolas Conver, en 1760 perpétua à son tour cette tradition très précise et créa sa propre fabrique qui devint la maison Camoin. Dans le milieu du XIXe siècle, la Maison Camoin devient le seul et dernier dépositaire à Marseille de cette tradition séculaire, elle l’est toujours aujourd’hui.
Le Tarot est un jeu qui existe depuis plusieurs siècles. Il était joué par la population et fut interdit à plusieurs reprises dans l’histoire en raison de l’engouement frénétique que les jeux de cartes provoquaient. D’après le Dr Robert V. O’Neill et Jodorowsky, le Tarot originel populaire, aujourd’hui disparu, rempli de messages initiatiques, aurait servi d’inspiration aux fameux jeux de Visconti et Visconti-Sforza, les plus anciens jeux connus datant du XVe siècle. Ce Tarot originel aurait refait surface plus tard en tant que Tarot de Marseille.
L’origine du Tarot de Marseille est très contestée par les historiens ainsi que par les différents auteurs qui se sont penchés sur le sujet. Certains affirment par exemple que celui-ci viendrait de l’Italie, car on a retrouvé dans un vieux puits des cartes de Tarot datées du XVe siècle… D’autres soutiennent que l’origine du Tarot est indubitablement égyptienne, ou encore qu’il serait un héritage laissé par les cathares… Alors, comment s’y retrouver ?
"Alexandre Jodorowsky et moi-même avons toujours soutenu que le Tarot de Marseille était bel et bien né à Marseille, et qu’il n’avait absolument pas été copié sur un jeu qui proviendrait d’une autre partie de l’Europe. Cette thèse se pose à contre-courant de ce qu’affirment une bonne partie des historiens, qui en guise de preuve, nous présentent des jeux de Tarot antérieurs en date d’environ deux siècles par rapport aux plus vieux jeux de Tarot de Marseille dont on dispose encore… Ils en déduisent donc que les plus vieux sont ceux qui ont donné naissance aux autres. Le Tarot de Marseille ne porterait alors son nom que parce qu’il était fabriqué à Marseille. Pourtant, si demain on découvre une vieille caisse contenant des cartes encore plus anciennes issues d’un autre pays, ces mêmes historiens changeront d’avis et ainsi de suite… Je préfère me référer à des méthodes plus scientifiques, qui convergent toutes vers une réelle source de connaissance qui serait géographiquement localisée, depuis 2000 ans, à Marseille et ses alentours." Philippe Camoin
Il existe également d’autres codages subtils, qui forment un ensemble cohérent dans les vieux Tarots de Marseille. Ces codages fort complexes interconnectent l’ensemble des cartes tant par la couleur que par les symboles. Ils ne se retrouvent pas dans les autres Tarots anciens.
RetrouvezAlejandroJodorowskysurlebloglaNoteBlanche:http://noteblanche.blogspot.fr/2016/11/santa-sangre-alejandro-jodorowsky.html
En résumé, le Tarot de Marseille des origines est :
- Le seul Tarot au monde qui contienne dans l’ensemble de ses cartes la structure géométrique du nombre d’or propre aux Bâtisseurs romans (les constructeurs de cathédrales).
- Cette structure géométrique fait partie intégrante de la position des personnages et des objets à un point tel que l’on comprend qu’elle était dans le Tarot de Marseille dès l’origine et qu’elle n’a pas pu être rajoutée sur un jeu plus simpliste venu d’un autre pays par exemple.
- Il existait à Marseille et ses environs des cultes très anciens que l’on retrouve dans l’iconographie du Tarot de Marseille sans devoir aller les chercher en Egypte. Nous avons l’exemple du sphinx ailé qui d’ailleurs n’existe pas en Egypte.
- Il y aurait donc eu à Marseille et ses environs une tradition initiatique authentique qui aurait puisé une partie de ses sources en Egypte, mais qui était pleinement adaptée et intégrée à la civilisation occidentale antérieure à la nôtre. Elle était reflétée et naturellement véhiculée dans les pratiques culturelles de l’époque à travers le Tarot de Marseille : medium et canal parfait d’une Tradition Initiatique uniforme et unique en Europe.
- Le Tarot de Marseille est sans doute l’ancêtre de tous les Tarots d’Europe...
Blas Priscille (La Note blanche)
Le Tarot-A JODOROWSKY :
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Pour les curieux, découvrez le "Langage des oiseaux" par Patrick Burensteinas :
"Toute chose sacrée et qui veut demeurer sacrée s'enveloppe de mystère".
S. Mallarmé (1945)
S. Mallarmé (1945)
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